FAQ's & ressource patient

 

 

1. Puis-je voir un parodontiste sans demande de consultation d’un dentiste généraliste?

Oui. Si vous avez une raison de croire que vous souffrez d’une maladie parodontale, ou plutôt que vous souhaitez confirmer que vous n’en souffrez pas, vous pouvez communiquer au bureau directement pour fixer un rendez- vous. La réceptionniste qui fixera le rendez-vous vous posera quelques questions sur la raison qui vous mène à vouloir consulter un parodontiste, ainsi celui-ci se présentera au rendez-vous le mieux préparé possible.

2. Qui devrait voir un parodontiste?

Vous devriez voir un parodontiste si vous suspectez un problème avec vos gencives ou avec l’os sous-jacent à vos dents, ET si ces problèmes n’ont pas été diagnostiqués et pris en charge par votre dentiste. Comment sauriez-vous que vous avez un problème de gencives? Deux signes faciles à déceler : le saignement fréquent des gencives 1,2, et la mobilité des dents 3. Ces deux facteurs sont des indicateurs fiables d’un problème de gencives qui doit être pris en charge dès que possible. Une autre raison qui peut vous inciter à consulter un parodontiste est qu’il y a un historique de maladie de gencive dans votre famille 4. Certaines maladies parodontales ont un lien fortement génétique, vous seriez alors plus à risque d’en développer une.

3. On m’a dit que je devais voir un parodontiste, mais je ne ressens aucune douleur ni inconfort dans ma bouche. Dois-je vraiment consulter?

OUI. Une des choses les plus dangereuses à propos des maladies parodontales est que, souvent, il n’y a aucun symptôme associé, jusqu’à ce que la maladie ait atteint un stade très sévère, stade où les dents affectées pourraient ne plus pouvoir être sauvées. Les dentistes généralistes, les hygiénistes, et autres spécialistes dentaires ont des moyens de détecter les maladies parodontales. Lorsqu’ils informent un patient qu’il doit voir un parodontiste, le temps presse... la maladie parodontale progresse, et la vaste majorité des maladies parodontales non traitées vont empirer avec le temps 5.

4. On m’a informé que je souffrais de parodontite. Qu’est-ce que cela signifie?

La parodontite est le diagnostic d’une maladie caractérisée par une inflammation des gencives causée par une bactérie. Elle peut affecter une dent, plusieurs dents, ou toutes les dents. Si cette inflammation se limite aux gencives, nous l’appelons gingivite. Celle-ci se traite facilement, et se guérit complètement, sans dommage permanent. Pour une certaine proportion de patients atteints de gingivite, la maladie progressera jusqu’à s’étendre à l’os sous-jacent et au ligament parodontal, nécessaires à la stabilité des dents. À ce point, le système de défense du corps réagit à la bactérie, causant un dommage 6: nous sommes maintenant au stade de la parodontite. Bien que le processus puisse être jugulé plus ou moins facilement par un traitement, le plus souvent les dommages sont irréversibles. Dans le meilleur scénario, le patient sera contraint de vivre avec la perte osseuse qui s’est développée; dans le pire scénario, les dents atteintes devront être extraites. Voilà la principale raison de l’importance de: 1) suivre les conseils de votre dentiste ou de votre hygiéniste dentaire à propos d’une saine hygiène buccale; 2) consulter le parodontiste à qui vous être référé le plus rapidement possible; 3) entreprendre tout traitement parodontal qui vous a été proposé le plus rapidement possible. ATTENTION! Les plus récentes données provenant des États-Unis estiment que 46% de la population présente différentes formes de parodontite 7.

5. Est-il possible que je possède certaines prédispositions ou habitudes qui augmentent mes risques de développer une maladie de gencive?

Oui. La parodontite est une maladie très spécifique à chacun. Si vous prenez un échantillonnage de personnes qui en sont atteintes, la maladie se manifestera d’une manière propre à chacune d’elles. En effet, différentes personnes ont différents profils de risque pour développer la maladie et, par conséquent, différentes prédispositions. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter à propos des facteurs de risque intrinsèques de votre corps, comme la génétique, car vous n’avez pas le pouvoir de les modifier. Cependant, IL Y A trois grandes choses qui peuvent affecter le développement et la progression de la parodontite, et sur lesquelles vous avez une influence. Les voici : 1) une mauvaise hygiène dentaire; 2) l’usage du tabac; 3) un diabète mal contrôlé 8. Dans le cas d’une hygiène déficiente et de l’usage du tabac, votre pouvoir d’intervenir est évident. Dans celui d’un diabète mal contrôlé, votre parodontiste devra s’entretenir avec votre médecin et voir ensemble les moyens possibles pour contrôler la maladie. Soit dit en passant, plus souvent qu’on le pense, un parodontiste peut avoir des raisons de suspecter que vous êtes diabétique, même si vous l’ignorez vous-même. Dans cette situation, il devra vous demander de voir votre médecin pour un bilan sanguin qui confirmera ses doutes, et il sera important de procéder à ce test dans les plus brefs délais.

6. Mes parents ou mes proches ont des problèmes de gencive. La maladie des gencives est-elle héréditaire?

C’est possible. Nous savons maintenant que certains types de parodontite affectent toute la famille 9,10. Ces types de parodontite se retrouvent à parts égales chez les hommes et les femmes 11, et peuvent progresser de manière très agressive 12. Si des membres de votre famille ont reçu un diagnostic de parodontite, il serait bon de demander à votre dentiste si une consultation en parodontie lui semble appropriée, ou, si vous n’avez pas de dentiste, de communiquer vous-même avec un parodontiste. Il est important de noter que le type de parodontite le plus héréditaire tend à se manifester à un très jeune âge, aussi tôt qu’à la puberté 13. Pour cette raison, si vous avez des enfants, votre parodontiste doit vous conseiller de les amener à un parodontiste pour une consultation au moindre indice de maladie et, s’ils sont très jeunes et ont des frères et sœurs, le parodontiste devrait tous les rencontrer.

7. À quelle fréquence devrais-je avoir mes nettoyages dentaires réguliers?

Cela dépend. Dans une des questions précédentes (voir ci- dessus), nous évoquions le fait que la maladie de gencive était très spécifique à chacun, en raison que différentes personnes ont différents profils de risque et, par conséquent, différentes prédispositions. Si vous êtes présentement traité ou avez déjà subi un traitement pour une parodontite, votre pourcentage de risque que la maladie progresse sera par définition plus haut que celui de votre entourage, ce qui signifie des nettoyages plus fréquents. La fréquence standard de nettoyage pour ce type de personne à haut risque est trois mois 14,15. Les personnes qui n’ont PAS de haut risque de parodontite pourraient diminuer cette fréquence à six mois ou un an. Si vous êtes incertain de votre profil de risque pour développer une maladie de gencive, une consultation chez un parodontiste pourrait vous aider à le déterminer.

8. On m’a recommandé un nettoyage profond. Qu’est-ce que ça signifie, et pourquoi est-ce plus coûteux qu’un nettoyage régulier?

Lorsqu’un patient reçoit un diagnostic de parodontite, la première étape pour traiter le problème est l’élimination de l’infection bactérienne. Dans la plupart des cas, la procédure appropriée est un détartrage et surfaçage radiculaire, mieux connu sous l’appellation détartrage profond. Pour ce faire, on utilise l’ultrason et des instruments à main pour déloger la bactérie et le tartre des surfaces des dents affectées, et pour polir la surface des racines. La procédure sera effectuée sous anesthésie locale de vos gencives par le parodontiste. Elle est plus coûteuse qu’un nettoyage régulier, parce que, la bactérie et le tartre étant sous les gencives, et par le fait même invisible pour le parodontiste et l’hygiéniste, elle demande un travail plus intensif et plus de temps qu’un nettoyage régulier.

9. J’ai subi un détartrage et surfaçage radiculaire, et, quelques semaines plus tard, une réévaluation. On me dit alors que le détartrage n’a pas éliminé toute la maladie, en conséquent j’ai besoin d’une chirurgie. Pourquoi ai-je besoin de cette chirurgie?

Si on se reporte à une question précédente (voir plus haut), nous évoquions le fait que le «détartrage profond» était la première étape du traitement de la parodontite. Cette partie comprend une réévaluation, six semaines après la procédure, lors de laquelle nous observons si les paramètres utilisés pour diagnostiquer le problème se sont améliorés. Si oui, cette amélioration est-elle suffisante pour déclarer que la parodontite a été traitée avec succès? Si tel est le cas, aucun autre traitement parodontal n’est nécessaire, et on vous recommandera une fréquence régulière de détartrage, probablement aux trois mois, comme mentionné précédemment. Si les paramètres ne se sont pas suffisamment améliorés pour déclarer le succès du traitement, le parodontiste recommandera une deuxième étape de traitement, le plus souvent une chirurgie. Il y a plusieurs chirurgies possibles pour traiter la parodontite, de la réduction de poches à la régénération, qu’il serait trop long d’expliquer ici. Disons simplement que le problème est devenu suffisamment sévère pour nécessiter une intervention chirurgicale afin d’accéder directement à l’os sous-jacent à la gencive et aux surfaces de la racine des dents. La plupart des procédures nécessaires sont mineures et s’effectuent facilement. ATTENTION! Les recherches montrent clairement que les patients qui négligent de procéder à la chirurgie de gencive dont ils ont besoin ont beaucoup plus de risques de progression que les patients qui ont accepté d’être traités16,17.

10. Y a-t-il des effets secondaires à la chirurgie des gencives?

Oui. Les deux effets secondaires les plus fréquents sont la récession des gencives et la sensibilité dentinaire. Contre-intuitivement, dans le cas d’un patient atteint de parodontite, la récession résultant de la chirurgie n’est pas seulement normale, mais est aussi souhaitable, car elle rend les gencives plus faciles à maintenir en santé. En fait, la récession peut aussi apparaître après un simple détartrage profond, et elle signifie que les gencives sont en voie de guérison. Avec la récession des gencives se manifeste une sensibilité dentinaire. En effet, comme la gencive s’affaisse, les racines des dents sont exposées. Les racines des dents ont des terminaisons nerveuses près de la surface, et souvent la nourriture, les breuvages chauds ou froids peuvent irriter ces terminaisons, en laissant l’impression que la dent est sensible. Y a-t-il une solution à cela? La majorité des patients s’adaptent à cette sensibilité après quelques semaines. Pour les autres, un dentifrice désensibilisant ou un désensibilisant appliqué dans une clinique dentaire peuvent améliorer les symptômes très rapidement. Une étude très connue s’est intéressée aux impressions des patients après qu’ils aient subi les deux approches, chirurgicales et non chirurgicales, pour traiter leur parodontite. Les résultats démontrent non seulement que la sensibilité était similaire dans les régions traitées chirurgicalement et non chirurgicalement, mais aussi que les patients répondaient qu’ils accepteraient de subir de nouveau une chirurgie qu’on leur recommanderait, et même que le pourcentage de patients était le même entre ceux qui préféraient la chirurgie et ceux qui préféraient ne pas en avoir une 18 .

11. Y a-t-il des consignes que je dois suivre après ma chirurgie de gencive?

Oui. Après la procédure, vous recevrez des consignes détaillées, verbalement et par écrit. Pour vous donner une idée de leur contenu:

  • Les saignements sont normaux pendant la période postopératoire. Si cela vous incommode, appliquer une gaze ou un sachet de thé humides pendant 30 à 45 minutes sur la plaie. Si vous jugez le saignement excessif, communiquez avec votre parodontiste.

  • La douleur est normale pendant la période postopératoire. Prenez la médication qui vous a été prescrite par votre parodontiste, selon la posologie indiquée.

  • L’enflure est normale en période postopératoire. Elle peut être légèrement diminuée par l’application de glace sur le visage vis-à-vis la zone traitée par période de 15 minutes glace / 15 minutes sans glace, uniquement dans les premières 24 heures. Il est normal que l’enflure soit jumelée à l’apparition d’ecchymose au visage et au cou.

  • Évitez de fumer. Fumer est directement lié aux complications et à l’échec d’une chirurgie.
  • Pendant la période postopératoire, évitez de boire ou de manger des breuvages ou aliments chauds ou épicés, ou de croquer des aliments durs. En fait, il serait idéal, pour éviter toute complication, d’éviter de mastiquer près de la région de la chirurgie.
  • Évitez de brosser et d’utiliser la soie dentaire dans la région traitée durant les deux premières semaines de la période postopératoire.
  • Évitez les activités physiques intenses dans les deux semaines suivant la chirurgie.
  • Ne substituez pas le rince-bouche spécial qui vous a été prescrit par un autre rince-bouche, et utilisez-le de la manière suivante : rincez avec 15 ml (une cuillérée à soupe) pendant 30 secondes, deux fois par jour, durant deux semaines. N’avalez pas ce rince-bouche. Au lieu de le recracher, laissez-le doucement s’écouler de votre bouche.

  • Les points vont disparaître d’eux-mêmes. N’essayez jamais de les bouger ou de les retirer vous-même. Ne touchez pas à la zone de la chirurgie, car il y a toujours des bactéries sur vos mains.

12. Quelles sont les conséquences si je ne traite pas une maladie de gencive?

Voilà une excellente question. Si on se reporte à une question précédente (voir plus haut), la parodontite est une maladie progressive, et une très vaste majorité des cas non traités vont empirer 5. À quelle vitesse? Cela dépend de quantité de facteurs, il est donc très difficile de le prédire pour un seul patient 19-22. En raison de cette difficulté, une fois qu’ils ont posé leur diagnostic, la plupart des parodontites vont recommander de traiter rapidement et efficacement la parodontite, mais choisissent pourtant d’attendre. Une approche basée sur «l’observation et l’attente» n’est pas indiquée pour les cas de parodontite, pour deux raisons : la progression de la maladie est imprévisible, et il est PLUS facile de la traiter à son stade précoce. De plus, comme stipulé dans une question précédente, les traitements occasionneront des effets secondaires. Alors ATTENTION! Plus longtemps vous attendrez pour traiter votre parodontite, plus sévères seront les effets secondaires.

13. On m’a recommandé une greffe de gencive. Qu’est-ce que cela signifie?

Les défauts mucogingivaux, terme savant pour décrire les problèmes des tissus mous de la bouche, font également partie des responsabilités d’un parodontiste. Essayons de simplifier l’explication de ce problème parodontal à plusieurs facettes. La plupart du temps, quand nous posons un diagnostic de défauts mucogingivaux, nous observons une récession, ou un risque d’apparition de récession. Dans les deux cas, le parodontiste doit recommander une greffe gingivale, soit pour recouvrir la surface de la racine qui est exposée par la récession (une procédure de recouvrement de racine), soit pour prévenir l’apparition ou empêcher l’aggravation de la récession telle qu’elle apparaît actuellement (une procédure d’augmentation gingivale). Il existe des différences mineures entre les deux approches, que votre parodontiste vous expliquera. NOTE: Dans le cas d’un patient qui aurait une perte osseuse liée à la parodontite, la récession qui résulte des traitements reçus est irréversible. Dans cette situation, si une greffe est recommandée, la raison est uniquement pour prévenir la progression de la récession.

14. Y a-t-il des consignes que je dois suivre après ma greffe de gencive?

Oui. Après la procédure, vous recevrez des consignes détaillées, verbalement et par écrit. Pour vous donner une idée de leur contenu :

  • Les saignements sont normaux pendant la période postopératoire. Si cela vous incommode, appliquer une gaze ou un sachet de thé humides pendant 30 à 45 minutes sur la plaie. Spécialement au palais, un mouvement pour essuyer le sang ne fera qu’accentuer le saignement. Appliquer plutôt une pression ferme et statique. Si vous jugez le saignement excessif, communiquez avec votre parodontiste.

  • La douleur est normale pendant la période postopératoire. Prenez la médication prescrite par votre parodontiste, selon la posologie indiquée.

  • L’enflure est normale en période postopératoire. Elle peut être légèrement diminuée par l’application de glace sur le visage vis-à-vis la zone traitée par période de 15 minutes glace / 15 minutes sans glace, uniquement dans les premières 24 heures. Il est normal que l’enflure soit jumelée à l’apparition d’ecchymose au visage et au cou.

  • Pendant la période postopératoire, évitez de boire ou de manger des breuvages ou aliments chauds ou épicés, ou de croquer des aliments durs. En fait, il serait idéal, pour éviter toute complication, d’éviter de mastiquer près de la région de la chirurgie.

  • Évitez de fumer. Fumer est directement lié aux complications et à l’échec d’une chirurgie.

  • Évitez de brosser et d’utiliser la soie dentaire dans la région traitée durant les deux premières semaines de la période postopératoire.

  • Évitez les activités physiques intenses dans les deux semaines suivant la chirurgie.

15. Quelles sont les conséquences de ne pas subir une greffe de gencive si on m’en a recommandé une?

La conséquence la plus probable de ne pas subir la greffe de gencive qu’on vous a recommandée est l’apparition de récession, ou l’aggravation de la récession, si celle-ci est déjà présente 23.

16. J’entends souvent parler d’implants dentaires. Est-ce que j’en ai besoin, et, si oui, suis-je une bonne candidate?

La pose d’implant dentaire est une option de restauration d’une ou de plusieurs dents manquantes, ou une option en vue de restaurer une ou plusieurs dents qui seront éventuellement extraites. Pour la plupart des patients, c’est la meilleure option : elle offre la plus grande durabilité, et n’affecte aucunement les dents adjacentes. En ce sens, selon vos attentes en tant que patient et votre état bucco-dentaire, vous devriez favoriser l’implant S’IL représente la meilleure ou la seule manière d’obtenir ce que vous voulez avec les ressources financières que vous détenez.

Que vous soyez un candidat approprié pour un ou plusieurs implants est une problématique différente. Les différents intervenants, entre le dentiste qui restaurera l’implant (ce qui signifie placer une couronne, un pont ou une prothèse sur le ou les implants en question) et le parodontiste ou autre chirurgien qui posera l’implant, pourront vous indiquer lors d’une consultation si vous êtes ou non un candidat.

17. On m’a extrait une dent il y a quelques mois (la dent sera remplacée plus tard par un implant). On m’a alors recommandé une greffe osseuse simultanément à l’extraction, ce qui en a considérablement augmenté les frais. Était-ce vraiment nécessaire?

Le grand homme d’état américain et scientifique Benjamin Franklin a dit : «Une once de prévention équivaut à une livre de soins.» Cette phrase s’applique à plusieurs aspects de la parodontie, spécialement dans ce cas. Souvent, quand une dent doit être extraite, on décide de la remplacer par un implant. Si l’implant ne peut être posé le jour même de l’extraction, il le sera généralement après une période de guérison de trois à six mois. Devant cette situation, la personne qui procédera à l’extraction recommandera fréquemment une greffe osseuse simultanée, dans le but de conserver une hauteur et une épaisseur de l’os adéquates pour l’implant (pour cette raison, la procédure est appelée une préservation de la crête). Le prix de cette procédure est plus élevé que celui d’une extraction régulière, en raison des matériaux qu’elle exige (la greffe osseuse elle-même et une membrane spéciale pour recouvrir la greffe). Les greffes osseuses et les membranes proviennent de différentes sources et prennent différentes formes, qui ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. L’intervenant qui placera la greffe osseuse vous en donnera tous les détails.

Est-ce nécessaire? Disons que les conséquences de NE PAS procéder à l’augmentation de la crête quand on nous en a recommandé une sont qu’après la période de guérison, l’os de la région ne soit pas adéquat à la pose de l’implant. L’os peut alors être reconstruit la plupart du temps, mais la procédure sera plus coûteuse et plus invasive, et augmentera le temps d’attente du patient pour son implant, car elle demandera une nouvelle période de guérison. Cela est-il fréquent si on n’a pas procédé à l’augmentation de la crête? Non, mais malheureusement, il est difficile de prédire à l’avance quel patient devra ou non y avoir recours. Pour cette raison, nous préférons plutôt une démarche plus sûre, et avisons nos patients de subir l’augmentation de la crête.

18. On m’a recommandé une greffe osseuse préalable à un implant. Qu’est-ce que ça signifie?

Quelquefois, un patient veut remplacer par un implant une dent extraite depuis longtemps, ou une dent extraite récemment sans préservation de la crête. Dans ces situations, il est possible que le volume osseux ne soit pas adéquat pour la pose de l’implant. Si tel est le cas, l’intervenant qui posera l’implant recommandera une greffe osseuse pour augmenter le volume osseux de la région, plus proprement dit une augmentation de la crête.

19. Y a-t-il des consignes que je dois suivre après ma greffe osseuse ou la pose d’un implant?

Oui. Après la procédure, vous recevrez des consignes détaillées, verbalement et par écrit. Pour vous donner une idée de leur contenu:

  • Évitez tout mouvement ou toute activité qui créerait une pression à l’intérieur de la bouche, par exemple : fumer, aspirer un liquide à l’aide d’une paille ou cracher.
  • Les saignements sont normaux pendant la période postopératoire. Si cela vous incommode, appliquer une gaze ou un sachet de thé humides pendant 30 à 45 minutes sur la plaie, ce qui devrait arrêter le saignement. Si vous jugez celui-ci excessif, communiquez avec votre parodontiste.
  • La douleur est normale pendant la période postopératoire. Prenez la médication prescrite par votre parodontiste, selon la posologie indiquée.
  • Une infection peut être une complication d’une greffe osseuse ou d’une pose d’implant. Prenez l’antibiotique qui a été prescrit, selon la posologie indiquée.
  • L’enflure est normale en période postopératoire. Elle peut être légèrement diminuée par l’application de glace sur le visage vis-à-vis la zone traitée par période de 15 minutes glace / 15 minutes sans glace, uniquement dans les premières 24 heures. Il est normal que l’enflure soit jumelée à l’apparition d’ecchymose au visage et au cou.
  • Si vous notez de petits fragments d’os dans la bouche, cela ne signifie pas que vous avez perdu la greffe osseuse en entier. Lors de la procédure, il arrive que des fragments d’os soient délogés de la zone de chirurgie avant le recouvrement de la gencive, et c’est normal.

  • Pendant la période postopératoire, évitez de boire ou de manger des breuvages ou aliments chauds ou épicés, ou de croquer des aliments durs. En fait, il serait idéal, pour éviter toute complication, d’éviter de mastiquer près de la région de la chirurgie.

  • Évitez de brosser et d’utiliser la soie dentaire dans la région traitée durant les deux premières semaines de la période postopératoire.

  • Évitez les activités physiques intenses dans les deux semaines suivant la chirurgie.
  • Ne substituez pas le rince-bouche spécial qui vous a été prescrit par un autre rince-bouche, et utilisez-le de la manière suivante : rincez avec 15 ml (une cuillérée à soupe) pendant 30 secondes, deux fois par jour, durant deux semaines. N’avalez pas ce rince-bouche. Au lieu de le recracher, laissez-le doucement s’écouler de votre bouche.
  • Les points vont soit disparaître d’eux-mêmes, soit être enlevés à l’examen de contrôle. N’essayez jamais de les bouger ou de les retirer vous-même. Ne touchez pas à la zone de la chirurgie, car il y a toujours des bactéries sur vos mains. Ne tirez pas sur votre lèvre ou votre joue pour visualiser la plaie ou la montrer à quelqu’un, cela peut entraîner l’échec de la greffe osseuse ou de votre implant.

20. On m’a recommandé une élévation de sinus, avant ou lors de la pose d’un implant. Qu’est-ce-que cela signifie?

Dans la région des dents postérieures supérieures, juste au- dessus de celles-ci, se trouve une cavité remplie d’air que l’on appelle le sinus maxillaire. Quelquefois, on veut poser un implant en remplacement d’une dent postérieure supérieure, MAIS, l’os n’a pas la hauteur adéquate parce que le sinus s’est agrandi, réduisant d’autant le volume osseux. Pour remédier à cela, nous procédons à une greffe osseuse spéciale pour repousser le plancher du sinus vers le haut (d’où le terme élévation sinusale ou augmentation sinusale).Cette procédure est relativement simple, et peut souvent être effectuée simultanément à l’extraction et préservation de la crête, ou à la pose de l’implant dentaire.

21. J’ai des problèmes de sinus. Est-ce qu’une élévation sinusale les empirera?

Celui qui effectuera votre élévation sinusale évaluera préalablement vos sinus pour s’assurer qu’il n’y a pas de signes de problèmes. S’il en voit ou si vous en décrivez les symptômes, vous serez envoyé à un otorhinolaryngologiste, spécialiste de l’oreille, du nez et de la gorge. Celui-ci évaluera votre sinus, donnera son accord pour procéder à l’élévation sinusale, ou traitera le problème jusqu’à la guérison pour ensuite permettre la procédure.

22. L’élévation sinusale me causera-t-elle des problèmes de sinus subséquents?

Selon des recherches récentes, l’incidence de problèmes de sinus chroniques à la suite d’une élévation sinusale est très faible, soit 2,3% 24. Si de tels problèmes se manifestent, une demande de consultation chez un otorhinolaryngologiste pour évaluation et traitement devrait pouvoir les résoudre25.

23. Y a-t-il des consignes à suivre après une élévation sinusale?

Oui. Après la procédure, vous recevrez des consignes détaillées, verbalement et par écrit. Les mêmes consignes que pour une greffe osseuse ou une pose d’implant s’appliquent pour une élévation sinusale, CEPENDANT, quelques-unes lui sont spécifiques et devront être suivies. Pour vous donner une idée de leur contenu :

  • Ne vous mouchez pas, car cela créera une pression dans votre sinus (la cavité nasale et le sinus sont reliés). Une pression excessive dans le sinus pourrait provoquer l’échec de la procédure. Si vous êtes congestionné après la chirurgie, procurez-vous un décongestionnant nasal à la pharmacie, et utilisez-le jusqu’à ce que le problème de congestion cesse.
  • Si vous devez éternuer, n’expulsez pas l’air par le nez, ce qui créerait une pression au niveau des sinus. Essayer plutôt d’expulser l’air par la bouche.
  • Évitez toute activité qui placerait votre tête plus bas que le reste de votre corps (par exemple certains mouvements de gymnastique ou certaines postures de yoga) pendant les deux semaines suivant la chirurgie.
  • Évitez toute activité qui immergerait votre tête. Par exemple, lorsqu’on nage, l’eau s’infiltre dans le nez et pourrait se rendre dans le sinus. Les bactéries dans l’eau pourraient causer une infection et possiblement l’échec de la chirurgie.
  • Évitez les vols en avion, la plongée sous-marine, ou toute activité qui provoque un changement brusque ou significatif de pression d’air (ce qui pourrait aussi causer l’échec de la chirurgie), pour les deux semaines suivant la chirurgie.
  • Les saignements de nez sont tout à fait normaux, et ce, jusqu’à plusieurs jours après la chirurgie. Pour les arrêter, utilisez la même procédure que celle de tout saignement de nez.

 

Références

1. Oliver RC, Holm-Pedersen P, Löe H. The correlation between clinical scoring, exudate measurements and microscopic evaluation of inflammation in the gingiva. J Periodontol. 1969 Apr;40(4):201-9.

2. Greenstein G, Caton J, Polson AM. Histologic characteristics associated with bleeding after probing and visual signs of inflammation. J Periodontol. 1981 Aug;52(8):420-5.

3. Newman, Michael G., Henry H. Takei, Fermin A. Carranza. Carranza’s Clinical Periodontology, 9 th ed. Philadelphia: W.B. Saunders Company, 2002. p. 439.

4. Vieira AR, Albandar JM. Role of genetic factors in the pathogenesis of aggressive periodontitis. Periodontol 2000. 2014 Jun;65(1):92-106.

5. Löe H, Anerud A, Boysen H, Morrison E. Natural history of periodontal disease in man. Rapid, moderate and no loss of attachment in Sri Lankan laborers 14 to 46 years of age. J Clin Periodontol. 1986 May;13(5):431-45.

6. Page RC, Schroeder HE. Pathogenesis of inflammatory periodontal disease. A summary of current work. Lab Invest. 1976 Mar;34(3):235-49.

7. Eke PI, Dye BA, Wei L, Slade GD, Thornton-Evans GO, Borgnakke WS, Taylor GW, Page RC, Beck JD, Genco RJ. Update on Prevalence of Periodontitis in Adults in the United States: NHANES 2009 to 2012. J Periodontol. 2015 May;86(5):611-22.

8. Eke PI, Wei L, Thornton-Evans GO, Borrell LN, Borgnakke WS, Dye B, Genco RJ. Risk Indicators for Periodontitis in US Adults: NHANES 2009 to 2012. J Periodontol. 2016 Oct;87(10):1174-85.

9. Baer PN. The case for periodontosis as a clinical entity. J Periodontol 1971: 42: 516–520.

10. Marazita ML, Burmeister JA, Gunsolley JC, Koertge TE, Lake K, Schenkein HA. Evidence for autosomal dominant inheritance and race-specific heterogeneity in early-onset periodontitis. J Periodontol. 1994 Jun;65(6):623-30.

11. Hart TC, Marazita ML, Schenkein HA, Brooks CN, Gunsolley JG, Diehl SR. No female preponderance in juvenile periodontitis after correction for ascertainment bias. J Periodontol. 1991 Dec;62(12):745-9.

12. Armitage GC. Development of a classification system for periodontal diseases and conditions. Ann Periodontol. 1999 Dec;4(1):1-6.

13. Albandar JM. Aggressive periodontitis: case definition and diagnostic criteria. Periodontol 2000. 2014 Jun;65(1):13-26.

14. American Academy of Periodontology Parameter of Care. Parameter on Periodontal Maintenance. J Periodontol. 2000 May;71:849-850.

15. American Academy of Periodontology Academy Report. Position Paper: Periodontal Maintenance. J Periodontol 2000 Sep;71:849-850.

16. Kaldahl WB, Kalkwarf KL, Patil KD, Molvar MP, Dyer JK. Long-term evaluation of periodontal therapy: I. Response to 4 therapeutic modalities. J Periodontol. 1996 Feb;67(2):93-102.

17. Kaldahl WB, Kalkwarf KL, Patil KD, Molvar MP, Dyer JK. Long-term evaluation of periodontal therapy: II. Incidence of sites breaking down. J Periodontol. 1996 Feb;67(2):103-8.

18. Kalkwarf KL, Kaldahl WB, Patil KD. Patient preference regarding 4 types of periodontal therapy following 3 years of maintenance follow-up. J Clin Periodontol. 1992 Nov;19(10):788-93.

19. McGuire MK. Prognosis versus actual outcome: a long-term survey of 100 treated periodontal patients under maintenance care. J Periodontol. 1991 Jan;62(1):51-8.

20. McGuire MK, Nunn ME. Prognosis versus actual outcome. II. The effectiveness of clinical parameters in developing an accurate prognosis. J Periodontol. 1996 Jul;67(7):658-65.

21. McGuire MK, Nunn ME. Prognosis versus actual outcome. III. The effectiveness of clinical parameters in accurately predicting tooth survival. J Periodontol. 1996 Jul;67(7):666-74.

22. McGuire MK, Nunn ME. Prognosis versus actual outcome. IV. The effectiveness of clinical parameters and IL-1 genotype in accurately predicting prognoses and tooth survival. J Periodontol. 1999 Jan;70(1):49-56.

23. Chambrone L, Tatakis DN. Long-Term Outcomes of Untreated Buccal Gingival Recessions: A Systematic Review and Meta-Analysis. J Periodontol. 2016 Jul;87(7):796-808.

24. Troeltzsch M, Pache C, Troeltzsch M, et al. Etiology and clinical characteristics of symptomatic unilateral maxillary sinusitis: A review of 174 cases. J Craniomaxillofac Surg 43:1522–1529, 2015.

25. Jiam NT, Goldberg AN, Murr AH, Pletcher SD. Surgical treatment of chronic rhinosinusitis after sinus lift. Am J Rhinol Allergy. 2017 Jul 1;31(4):271-27